Démarrage de la campagne betteravière Tereos prévoit 13 t/ha, ce qui n'empêche pas la relance de ses grands chantiers

Au démarrage de la campagne betteravière, Tereos prévoit un rendement moyen de 13 t/ha de sucre, équivalent à celui de 2012, soit 83 t/ha à 16°, « un niveau moyen lié aux conditions climatiques du printemps qui ont compromis le développement des plantes. Ainsi, pour permettre aux betteraves de maximiser leur rendement en sucre, Tereos a décalé de 10 jours le démarrage de ses usines. »

Par ailleurs, pour faire face à la fin des quotas sucre en 2017, Tereos a lancé un vaste programme d’investissements qui vise à renforcer sa compétitivité agricole et industrielle. « Sur le plan agricole, il s'agit d'améliorer les rendements et la qualité de la betterave et au niveau industriel, de réduire les coûts de production avec comme principal levier la consommation d’énergie. » Tereos indique également vouloir conforter la compétitivité du site d’Artenay (45), en proposant dès 2014 de nouveaux contrats à ses associés coopérateurs ainsi qu’aux agriculteurs proches de la sucrerie qui souhaitent se lancer dans la culture de la betterave.

Des usines plus économes en énergie

Tereos investit près de 150 millions d’euros sur cinq ans pour réduire la consommation d’énergie de ses sucreries : passage du fioul au gaz et aménagement des schémas thermiques des usines. « La consommation énergétique doit baisser de 15 %, ce qui permettra également une baisse des émissions de CO2 de 19 %. » Après l’installation d’une nouvelle chaudière gaz à Origny (02) et des aménagements thermiques sur les sites de Bucy (02) et Boiry (62) l’an dernier, les usines d’Escaudoeuvres (59), Connantre (51), Artenay (45), Chevrières (60) et Lillers (62) suivent. Le plus gros chantier concerne la sucrerie de Connantre pour passer du fioul au gaz. Une unité de méthanisation des vinasses entre en activité sur le site d’Artenay. Elle couvrira 50 % des besoins en énergie de la distillerie.

Maîtriser la tare-terre et simplifier la réception

Quant à la problématique de réduction de la tare-terre, Tereos va expérimenter un nouveau protocole dans les usines du Nord-Pas-de-Calais (Attin, Boiry, Escaudoeuvres et Lillers). Des mesures concrètes telles que l’accompagnement individualisé des coopérateurs, le développement du déterrage par avaleur de silos et l’anticipation des arrachages pour bénéficier des meilleures conditions climatiques ont été lancées.

Tereos expérimente aussi en 2013 la simplification des réceptions de betteraves dans les usines d’Attin et de Lillers. « Concrètement, il s’agit de supprimer le décolletage manuel des betteraves au centre de réception et d’appliquer un abattement forfaitaire unique et identique pour chaque coopérateur. Cela devrait se traduire par un meilleur suivi de la qualité de récolte au champ. »

déployer la culture de la betterave

La réforme de 2006 a conduit à une sous-utilisation des capacités industrielles sucrières au sud du bassin Parisien. Dans le cadre de la réforme des quotas de 2017, Tereos souhaite renforcer la compétitivité du site d’Artenay (45), zone propice à la culture de la betterave, en implantant de nouvelles surfaces. Cela permettrait d’allonger la durée de campagne annuelle de 80 jours actuellement, à 130. « Cette proposition concerne aussi bien les associés coopérateurs d’Artenay que les agriculteurs proches de la sucrerie qui souhaitent se lancer dans la culture de la betterave. Les productions de sucre et d’alcool issues des nouvelles surfaces (potentiellement 5.000 ha) seront destinées à l’atelier de conditionnement et aux industries utilisatrices de la région. »